Dès 1933, à l'âge de 15 ans, il commence à chanter dans le Chœur des Chanteurs Montagnards d'Alfred Roland de cette même ville. Il a 21 ans lorsque la guerre éclate et il s'engage alors dans le Légion Étrangère (il est encore Espagnol à l'époque) pour pouvoir rejoindre le front. Son comportement héroïque et sa bravoure, durant tout le conflit, lui valent les décorations suivantes:
- Chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur
- Médaille Militaire
- Croix de Guerre (avec étoile d'argent)
- Croix du Combattant de l'Europe
- Croix du Combattant Volontaire
- Médaille des Engagés Volontaires
- Médaille Commémorative 1939-1945
- Médaille des Blessés de Guerre
- Presidential Medal of Freedom (Etats-Unis)
- Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres
La presse spécialisée l'ovationne lorsqu'il obtient le 1er Prix, dans la catégorie "Fort-Ténors" et à l'unanimité du Jury, au Concours International des Voix d'Or organisé par la ville de Cannes (1013 concurrents venus du monde entier prétendaient au titre).
La splendeur du timbre de sa voix lui permet d'aborder des rôles qui ne sont plus interprétés sur les scènes d'Opéra, faute de titulaires à la hauteur; c'est un atout pour lui qui a déjà 36 ans. Un imprésario américain, Abe Spartein, l'engage sur le champ et Tony commence des tournées en Amérique du Nord, au Mexique et au Canada. Mais c'est la France qui correspond le mieux à ses aspirations et, au cours d'une audition devant Georges Hirsch, l'Opéra Comique et l'Opéra de Paris le recrutent, conscients qu'il peut chanter, dans le ton original, les ouvrages les plus exigeants de tout le répertoire .
Une telle voix n'avait été entendue depuis Caruso ! Les triomphes s'enchaînent avec les rôles de 'Canio' dans Paillasse, de 'Rodolphe' dans La Bohème, du 'Chanteur italien' dans le Chevalier à la Rose et du 'Duc de Mantoue' dans Rigoletto. La maison de disques Philips enregistre, durant la seule année 1948, pas moins d'une quinzaine de microsillons.
Sa carrière est maintenant bien lancée et les grands théâtres de province lui offrent l'opportunité d'interprétations mythiques et d'anthologie: Guillaume Tell, La Juive, Les Huguenots et Le Trouvère. Cette quinte aiguë qui fascine le public le mène en Belgique, en Suisse et en Roumanie. Cette facilité et sa maîtrise des 'contre-ut', assorties d’une vaillance et d’une puissance hors du commun, lui valurent d’être surnommé le Bombardier Basque.
En 1964, il chante pour la dernière fois à l'Opéra Comique un Paillasse bouleversant (toujours dans le rôle de 'Canio'). En 1968, il fait chavirer le public à Gand en tenant le rôle de 'Eléazar' dans La Juive. En 1969, ce sera une nouvelle fois les USA. Au Carnergie Hall de New York, entouré d'une distribution exceptionnelle, il y interprète le rôle de 'Raoul' dans Les Huguenots: il lui donne une dimension hallucinante, une couleur musicale et une émotion sans doute jamais retrouvées .
Encore quelques années mais le véritable 'Prince des Ténors' qu'est devenu Tony Poncet se fait de plus en plus rare, il donne des concerts à Paris, en Province et en Belgique. Il décède le 13 novembre 1979 à Libourne, à l'âge de 61 ans. Comme l'annonce 'Canio' à la fin de Paillasse: "La comédie est bien finie".
Voici deux petits clips qui donnent une idée de cette Grande Voix de l'Art Lyrique:
- Le premier concerne le fameux air Nessun Dorma de Puccini (Turandot)
- Le deuxième n'est autre que la célèbre Ave Maria de Gounod
Un très grand MONSIEUR !!!
Deux lecteurs fidèles de ce Blog (AP et JH) ont fortement contribué à rédiger cet article.
Je les en remercie encore très sincèrement. |