dimanche 1 novembre 2020

Souvenirs de Saint-Pétersbourg ...

La ville de Saint-Pétersbourg fut fondée en 1703, sur le delta marécageux de la Neva, par le Tsar Pierre le Grand (ou Pierre Ier). Il en fit la capitale de son empire ainsi qu'une place-forte contre les Suédois et, enfin, une «fenêtre ouverte» sur l'Europe (alors en plein siècle des Lumières). 

Deux siècles après, de 1914 à 1924, la ville prit le nom de Petrograd (Ville de Pierre). En 1924, après la mort de Lénine, elle fut rebaptisée Leningrad (Ville de Lénine). Deux décennies plus tard, c'est sous ce même nom qu'elle entra tragiquement dans l'Histoire (1). En 1991, après la disparition de l'URSS et suite à un référendum, la ville retrouva son nom initial de Saint-Pétersbourg.


Dans cet excellent article consacré à la ville de Saint-Pétersbourg, extraordinaire extraordinaire mélange des cultures russes et européennes, on peut lire ce qui suit:


" ... L’histoire, l’architecture, les arts, baignés d’âme slave et de lumière du Nord imprègnent la deuxième ville du pays et principal port russe sur la Baltique. Les charmes d’une visite à Saint-Pétersbourg se déploient en été, lorsque le soleil se couche à peine, comme en hiver lorsqu’elle est traversée de miroirs gelés. Car cette «Venise du Nord»  est une ville de canaux et de ponts, construite sur pilotis et aux quais parés de granit rose ... 


Un chiffre suffit à éclairer la préciosité de la ville : 4 000 de ses monuments, soit 15 % de ses bâtiments, sont placés sous la protection de l’UNESCO. C’est un peu une ville-musée, bien vivante néanmoins, que l’on visite. Bien avant de les voir, les lieux incontournables de la ville sont déjà inscrits dans l’imaginaire, comme la Perspective Nevski, avenue de 4,5 km, artère commerciale, culturelle et cœur de la vie nocturne. Elle part depuis le fameux Palais d’Hiver, monument impérial aux bulbes d’or, qui abrite une partie du Musée de l’Ermitage dont le millier de salles et les 60 000 pièces exposées en font l’un des plus grands du monde.

En plus des 250 musées, les multiples églises sont des lieux de mémoire historique et architecturale. La Cathédrale forteresse Pierre et Paul abrite les tombes des tsars postérieurs à Pierre le Grand. La Cathédrale Saint-Sauveur, de style russe traditionnel, est édifiée sur le lieu de l’assassinat d’Alexandre II et l’Eglise Saint-Nicolas des Marins, de type baroque, renferme des icônes d’or offertes par Catherine II en honneur des victoires de la marine russe.


Ville des tsars, Saint-Pétersbourg et ses environs regorgent de résidences impériales : le Palais d’Eté, surtout illustre par son jardin à la Française, le Palais Belosselski-BelozerskiPeterhof, sorte de Versailles russe, et celui de Ysarskoïe Selo, chef d’œuvre baroque voulu comme «le plus beau château du monde» hanté par le souvenir de Raspoutine ... "
J'ai toujours en mémoire un extraordinaire voyage à Saint-Pétersbourg réalisé, il y a quelques années, sous l'égide de l'Association Les Amis de Napoléon III. Aussi, l'idée m'est venue de raconter cela, sous la forme de trois diaporamas que voici (2) :

Souvenirs de Saint-Pétersbourg
Forteresse/Cathédrale Pierre et Paul, Palais Menchikov,
Cathédrale Saint-Isaac, Musée de l'Ermitage.
Cathédrale Saint-Sauveur, Canaux, Palais de Tsarkoië Selo, 
Palais de Pavlovsk, Restaurant Podvorié.
Pedrovorets, Palais Youssoupov, Théâtre Marrinsky (Kirov), 
Musée Russe.

Une agréable façon de découvrir/redécouvrir cette ville au charme inouï, dû pour beaucoup à l'harmonie de ses nombreux parcs/places/palais/boulevards conçus au XVIIIe siècle par des architectes occidentaux.

Alexandre Pouchkine (1799-1837), souvent considéré par les Russes comme leur plus grand écrivain (devant même l'immense Léon Tolstoï), avait une profonde vénération pour Saint-Pétersbourg. C'est ainsi qu'il lui dédia de magnifiques poèmes, parmi lesquels le très célèbre Le Cavalier de bronze (1833), dont voici un extrait (traduit par Alexandre Dumas père):

"Oui je t'aime, cité, création de Pierre ;
J'aime le morne aspect de ta large rivière,
J'aime tes dômes d'or où l'oiseau fait son nid,
Et tes grilles d'airain et tes quais de granit.

Mais ce qu'avant tout j'aime, ô cité d'espérance,
C'est de tes blanches nuits la molle transparence,
Qui permet, quand revient le mois heureux des fleurs,
Que l'amant puisse lire à tes douces pâleurs
Le billet attardé, que, d'une main furtive,
Traça loin de sa mère une amante craintive.

Alors, sans qu'une lampe aux mouvantes clartés,
Dispute à mon esprit ses rêves enchantés,
Par toi seule guidé, poète au cœur de flamme,
Sur le papier brûlant je verse à flots mon âme.

Et toi, pendant ce temps, crépuscule argenté,
Tu parcours sur ton char la muette cité,
Versant aux malheureux, dans ta course nocturne,
Le sommeil, doux breuvage échappé de ton urne,
Et regardant au loin, comme un rigide éclair,
L'Amirauté dressant son aiguille dans l'air.

Alors, de notre ciel par ton souffle effacée,
Vers le noir occident l'ombre semble chassée,
Et l'on voit succéder, de la main se touchant,
La pourpre de l'aurore à celle du couchant" ...

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(1) : En référence au Siège de Leningrad, véritable tragédie de l'Histoire. Durant la Seconde Guerre Mondiale, la Wehrmacht imposa un siège de près de 900 jours à la ville. Cela faisait partie du "plan famine" mis en place par les Nazis, pour exterminer par la faim les Soviétiques ainsi pris dans la nasse. 
(2) : Ceux-ci peuvent être visualisés de façon indépendante. Chacun d'entre eux contient un maximum de commentaires (avec une vitesse de défilement adaptée pour en faciliter la lecture) et est agrémenté d'un fond musical de circonstance (casque audio vivement recommandé) ....