Il y a 80 ans jour pour jour, le 2 février 1943, prenait fin la Bataille de Stalingrad. Cette bataille, sans doute l’une des plus gigantesques de tous les temps, dura près de 200 jours, du 17 juillet 1942 au 2 février 1943. Les forces belligérantes étaient les suivantes: 1 130 000 hommes pour l'Union Soviétique (URSS) et 450 000 pour les forces de l'Axe (Allemagne, Croatie, Hongrie, Italie et Roumanie).
Les soldats soviétiques et toute la population de Stalingrad (en fait, toute personne capable de manier une arme) se sont battus à mort pour défendre la ville. Après avoir obtenu la capitulation des Allemands (VIe Armée commandée par le Maréchal Paulus), l'Armée Rouge reprit alors l'offensive sur un front immense, s'étendant de Leningrad jusqu’au Caucase.Les grandes étapes de cette épouvantable bataille furent les suivantes:
Les pertes en vies humaines figurent parmi les plus terribles de toute l'histoire militaire. Bien que le nombre total de morts varie suivant les historiens, on peut l'estimer à environ 1 800 000 (civils et militaires): 1 000 000 (dont 300 000 civils) pour les Soviétiques et 800 000 pour les forces de l'Axe.
Après la reddition de la VIème Armée, 91 000 soldats allemands partirent en captivité. Ils furent confrontés à des conditions absolument inhumaines. Affaiblis par la malnutrition, mal équipés contre l'hiver russe et soumis à la brutalité des gardiens, la moitié d'entre eux gelèrent et moururent dans les trois mois qui suivirent leur capture.
Seuls environ 6 000, soit à peine 2 % des effectifs la VIème Armée au début de la bataille, survécurent et purent être rapatriés en Allemagne après la guerre (le dernier ne rentra qu'en 1956).
Les pertes en matériels furent également abyssales, tant du côté soviétique (6 800 tanks, 29 500 canons et 3 500 avions) que de celui des forces de l'Axe (850 tanks, 1 800 canons et 750 avions).
Au cours de combats absolument dantesques, sous un déluge de feu continu, la ville de Stalingrad fut pratiquement entièrement détruite. Les deux photos ci-dessous, prises le 2 février 1943, montrent ce que son centre était devenu:
Voici différents témoignages (articles, vidéos, etc.) permettant d'en savoir davantage sur cette véritable tragédie de l'Histoire:
- Un document (cliquer ICI) décrivant parfaitement, avec un maximum de détails, l’origine et les différentes étapes de la bataille de Stalingrad (Plan Bleu, Opération Uranus, etc.).
- Cet extrait du journal d'un soldat allemand, datant de 1942 et publié dans Paris-Match le 23 janvier 1965:
- Deux documentaires absolument remarquables sur le sujet:
- Le premier, "L'heure de la puissance", réalisé en 2015 par Daniel Khamdamov:
- Le deuxième, tiré de la série "Les Grandes Batailles", est l'œuvre de Jean-Louis Guillaud et Henri de Turenne (réalisation Daniel Costelle):
- L'excellent film réalisé en 1993, par Joseph Vilsmaier, pour le 50ème anniversaire de cette mère des batailles et dont voici un très bref résumé:
À la fin de l'année 1942, les armées d'Hitler s'avancent très loin en territoire soviétique. Leur objectif principal est Stalingrad. Face à une résistance soviétique acharnée et victime d'un hiver terrible à laquelle elle n'était pas préparée, la VIe armée subit de lourdes pertes.
Pendant que Hitler clame victoire à la radio, ses hommes comprennent que la ville va devenir pour eux un enfer d'acier et de sang. Le film relate la bataille de Stalingrad, vue du côté allemand, en suivant le parcours au front du lieutenant Hans von Witzland et de ses hommes.
L'histoire débute avec leur montée au front, puis les suit dans l'enfer des combats où, ayant perdu plus de la moitié des hommes du peloton et après avoir été placé sous le commandement d'un capitaine sadique, le lieutenant mène ses hommes à travers les steppes gelées. Après leur encerclement par les forces soviétiques, le groupe ira de tentatives de rébellions en tentatives de désertion puis, enfin, vers la mort ...
Ce “Stalingrad” nous montre la guerre dans toute son horreur. Ici il n'y a de place que pour la brutalité, la peur, le sang, la froideur du béton et de l'acier et la dureté du climat. Et bien sûr aussi, comme dans tous conflits, pour la manipulation psychologique. Au fur et à mesure du visionnage, on sent une chape de plomb s'installer; aucun espoir n'est autorisé !!!
Dans l'impossibilité de trouver une version en Français de ce film, le voici donc en Allemand (sous-titres en Anglais) ainsi qu'en Espagnol:
- Une petite vidéo sur le gigantesque Mémorial dédié aux héros de Stalingrad:
C'est en hommage à l’héroïsme des habitants et des soldats qui défendirent la ville de Stalingrad, que ce Mémorial fut érigé, là-même où se déroulèrent les combats les plus meurtriers. La partie la plus imposante en est la statue allégorique de L’Appel de la Mère Patrie bâtie sur la colline Kourgane Mamaïev, un endroit où le sang coula littéralement à flots. En effet, l'enjeu était crucial pour la Wehrmacht qui voulait installer sur cette colline (102 m de hauteur) de l'artillerie, dans le but de détruire tous les bateaux naviguant sur la Volga. La colline changea de mains plusieurs fois et les Allemands ne purent jamais installer leur artillerie lourde. Lors d'une contre-attaque pour reprendre la colline Kourgane Mamaïev, les Soviétiques perdirent une division entière de 10 000 hommes en une seule journée (16 septembre 1942).
Cette œuvre monumentale a été réalisée par le sculpteur Evgueni Voutchetitch (1908-1974), qui reçut pour cela la médaille de "Héro du Travail Socialiste". Sa construction débuta en 1959 et se termina en 1967. Cette statue, haute de 85 m (plus haute que la statue de la Liberté), est composée de 5 500 tonnes de béton et 2 400 tonnes de métal. L’épée mesure 29 m et pèse 14 tonnes, tandis que la partie suspendue du châle pèse 250 tonnes.
Cette Mère Patrie garde le pays et, avec son épée pointant vers le ciel,
défie tous ceux qui oseraient s'attaquer à ses enfants.
Elle est un symbole parmi d'autres de l'acharnement des combats.
défie tous ceux qui oseraient s'attaquer à ses enfants.
Elle est un symbole parmi d'autres de l'acharnement des combats.
A la base de cette statue, se trouve un impressionnant Mausolée en forme circulaire. Sur les murs sont gravés les noms de 34 500 soldats soviétiques, qui laissèrent leur vie sur cette colline Kourgane Mamaïev. Sous la dalle se trouve un immense tombe, contenant les squelettes de ces mêmes soldats. Un bras gigantesque, brandissant la Flamme Eternelle, semble vouloir s'arracher de cette tombe, symbolisant par là-même le côté immortel de l'âme des héros ensevelis.
Fait extraordinaire, la musique de fond que l’on y entend (en boucle, sans discontinuer) n’est autre que le magnifique Träumerei (Rêverie) du compositeur allemand Robert Schumann (1).
La Bataille de Stalingrad fut l'une des plus sanglantes qui aient jamais été livrées.
Véritable enfer, théâtre d’une boucherie sans nom, elle fit pas moins de
1 800 000 victimes (civiles et militaires).
Mais l'Histoire retiendra qu'elle changea le cours
de la Deuxième Guerre Mondiale ...
et celui du monde avec !!!
1 800 000 victimes (civiles et militaires).
Mais l'Histoire retiendra qu'elle changea le cours
de la Deuxième Guerre Mondiale ...
et celui du monde avec !!!
Dans un très sincère Devoir de Mémoire, j'avais toujours nourri le secret espoir de pouvoir me rendre un jour à Volgograd (ex-Stalingrad depuis 1961) (2). Hélas, dans le contexte géopolitique actuel, je pense que ce projet va rejoindre la liste (relativement longue) de tous ceux auxquels il m'a fallu déjà renoncer ...
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(1): Un autre compositeur allemand est également associé à la Bataille de Stalingrad. En effet, le 3 février 1943, la Radio Nationale du IIIème Reich, sur les ordres de Joseph Goebbels en personne, interrompit soudainement ses émissions pour diffuser La Marche Funèbre de l'opéra Le Crépuscule des Dieux composé par Richard Wagner. L'objectif était de mettre en condition l'ensemble de la population allemande, avant de lui annoncer la terrible nouvelle de la reddition de la VIème Armée, ainsi qu'un deuil national de trois jours. Voici une interprétation de cette Marche Funèbre, par l'Orchestre du Festival de Bayreuth sous la direction de Christian Thielemann:
(2): Depuis 2013, suite à une décision des élus locaux, la ville de Volgograd se "rebaptise" en Stalingrad six fois par an, notamment le 2 février (anniversaire de la victoire de Stalingrad) et le 9 mai (anniversaire, pour la Russie, de la victoire sur l'Allemagne nazie).
Pour pleinement savourer chaque vidéo, une fois celle-ci démarrée, se mettre en "Plein Ecran" en cliquant sur la petite icône située dans la partie inférieure droite de l'écran. Ensuite et à tout instant, il sera possible de revenir à l'état initial en cliquant à nouveau sur cette même icône ! Cela, naturellement, en utilisant, au strict minimum, un casque audio de qualité !!! |
Nota Bene: Cet article a été rédigé à partir d'informations/photos trouvées sur Internet (Wikipédia, YouTube, etc.) ainsi que dans deux remarquables livres (véritables références) publiés sur le sujet: "Stalingrad" par Antony Beevor (chez Calmann-Levy) et "Stalingrad, la bataille au bord du gouffre" par Jean Lopez (chez Economica).