Cinquième retransmission de la saison 2024-2025 du MET (Metropolitan Opera de New-York), dans le cadre du programme "Live in HD", samedi 15/03/2025 à 18:00 (*), avec l'œuvre "Fidelio" de Ludwig van Beethoven (1770-1827).
Il s'agit d'un opéra initialement en trois actes, sur un livret de Joseph Sonnleithner tiré d'une pièce de Jean-Nicolas Bouilly intitulée "Leonore ou l'amour conjugal". Il avait été commandé par le baron Peter von Braun qui venait de racheter le Theater an der Wien. Il fut créé le 20 novembre 1805 dans ce même théâtre.L’œuvre fut mal accueillie et retirée après trois représentations. A cette époque, les Français occupaient la ville de Vienne, que l'Empereur d'Autriche et sa cour avaient abandonnée. Autant dire que l'atmosphère n'était pas propice.
Voici un bref résumé de l'œuvre:
Dans une forteresse, près de Séville en Espagne, au XVIIIe siècle.
Acte I
L'histoire commence avec Jaquino, le portier de la prison, et sa fille Marzelline, qui est amoureuse de Fidelio, un jeune homme récemment embauché comme assistant du geôlier Rocco. En réalité, Fidelio est Leonore, déguisée en homme pour sauver son mari Florestan, un prisonnier politique injustement emprisonné.
Rocco sympathise avec les prisonniers et permet à Fidelio (Leonore) de l'aider à distribuer de la nourriture et à alléger leurs souffrances. Pizarro, le gouverneur tyrannique de la prison, découvre que le ministre Don Fernando est en route pour inspecter la prison, craignant que sa cruauté ne soit révélée. Il décide de tuer Florestan avant l'arrivée de Don Fernando..
Acte II
Pizarro ordonne à Rocco de creuser une tombe pour Florestan dans les souterrains de la prison. Rocco, réticent, accepte à contrecœur. Léonore, toujours déguisée en Fidelio, insiste pour accompagner Rocco, espérant trouver une occasion de sauver son mari.
Dans les souterrains, Florestan, affaibli et désespéré, chante un air poignant sur sa souffrance et son espoir de liberté. Leonore et Rocco commencent à creuser la tombe, mais Leonore se place entre Pizarro et Florestan lorsque le gouverneur arrive pour tuer le prisonnier. Elle révèle son identité et menace Pizarro avec un pistolet.
Au même moment, Don Fernando arrive avec ses soldats. Il découvre la vérité sur les actions de Pizarro et libère tous les prisonniers. Florestan et Leonore sont réunis, et Pizarro est arrêté. L'opéra se termine sur une célébration de la liberté et de la justice.
Au fil des différentes révisions, Beethoven composa pas moins de quatre ouvertures pour son unique opéra: trois versions de "Leonore" (numérotées 1, 2 et 3) et la quatrième appelée "Fidelio". Il est probable que l’ouverture jouée lors de la création de la première version de cet opéra en 1805, fut celle aujourd’hui appelée "Leonore n° 2" ou encore "Leonore II". Il s’agit d’une vaste page symphonique présentant tout le mouvement de l’opéra depuis l’atmosphère lourde et sombre de la prison, le caractère dramatique de l’action, l’arrivée de Don Fernando annoncé par le célèbre appel de trompette et la joie extatique de la libération. Beethoven la remania pour la création de la deuxième version de son opéra, en 1806. Cette version, du nom de "Leonore III", est aujourd’hui préférée à la précédente.
En général, c'est l'ouverture "Fidelio" qui est jouée avant l'opéra alors que "Leonore III" est insérée entre les deux scènes de l'acte II, juste après la scène dramatique de la prison, car elle résume parfaitement le drame et l'esprit héroïque de l'œuvre. Cette pratique, initiée par Gustav Mahler au début du XXème siècle, a été perpétuée par d'autres chefs d'orchestre renommés tels que Bruno Walter, Wilhelm Furtwängler et Leonard Bernstein.
Précisons en fin que l'ouverture "Leonore III" est devenue célèbre au point d'être souvent jouée indépendamment de l'opéra, en tant que pièce de concert à part entière.
Distribution annoncée et Extraits
Mise en scène : Jürgen Flimm
En complément, voici le synopsis de l'œuvre ainsi que quelques extraits parmi les plus connus:
- "Ouverture" par l'Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Herbert Von Karajan
Il s'agit bien de l'ouverture "Fidelio", la quatrième composée par Beethoven pour cet opéra.
- "Abscheulicher! Wo eilst du hin ?" (Acte I) par Karita Mattila (Leonore)
Leonore, déguisée en homme sous le nom de Fidelio, exprime son désespoir et sa détermination à sauver son mari Florestan, emprisonné injustement. C'est un moment de grande émotion et de tension dramatique.
- "Chœur des prisonniers" (Acte I) par l'Orchestre et le Chœur du Wiener Staatsoper, sous la direction de Leonard Bernstein.
Les prisonniers, temporairement autorisés à sortir de leurs cellules, expriment leur joie de pouvoir respirer à l'air libre, même pour un court moment, et aussi leur espoir de retrouver un jour la liberté. C'est un moment de grande émotion et de contraste avec leur situation de captivité.
- "Gott! Welch Dunkel hier!" (Acte II) par Jonas Kaufmann (Florestan)
Florestan, le mari de Leonore, est emprisonné dans une cellule sombre; il exprime son désespoir et sa souffrance, mais aussi son espoir de retrouver la liberté et sa famille.
- "O Gott! Welch ein Augenblick!" (Acte II) par Gundula Janowitz (Leonore) et René Kollo (Florestan).
Leonore et Florestan expriment leur joie et leur soulagement d'être enfin réunis après tant de souffrances. C'est un moment de grande émotion et de libération, où les deux personnages célèbrent leur amour retrouvé et leur espoir renouvelé. Ce duo est l'un des moments les plus émouvants de l'opéra, marquant la résolution des tensions dramatiques et l'accomplissement des thèmes de l'amour et de la liberté.
- Leonore III (Acte II) dans une double interprétation par l'Orchestre Philharmonique de Vienne, dirigé successivement par Karl Boehm et Leonard Bernstein.
Cette page musicale débute par une introduction lente et solennelle, créant une atmosphère sombre et dramatique. La section principale est dynamique et pleine de tension, avec des thèmes héroïques et des passages orchestraux puissants qui anticipent les moments clés de l'opéra, notamment la libération de Florestan par Leonore. L'utilisation de la trompette est particulièrement remarquable, annonçant ce moment de libération, et le développement thématique capture l'essence dramatique de l'œuvre.
- Chœur final (Acte II) par par Gundula Janowitz (Leonore), René Kollo (Florestan),Manfred Jungwirth (Rocco), Lucia Popp (Marzelline), l'Orchestre et le Chœur du Wiener Staatsoper, sous la direction de Leonard Bernstein.
Chanté par tous les personnages et le chœur après la libération de Florestan et la défaite de Don Pizarro, il célèbre la victoire de la justice, de la liberté et de l'amour, avec les paroles "Heil sei dem Tag!" ("Gloire à ce jour!") exprimant la joie et le soulagement de tous. Ce moment de grande émotion et de résolution met en avant les thèmes centraux de l'opéra : l'amour conjugal, la liberté et la justice. Musicalement, il est marqué par une orchestration riche et puissante, avec des harmonies majestueuses et des mélodies exaltantes. Considéré comme l'un des moments les plus mémorables et émouvants de l'œuvre, il offre une conclusion satisfaisante et inspirante.
Sur le plan artistique et musical, "Fidelio" marque une étape cruciale dans l'émergence de l'opéra germanique au XIXème siècle, faisant le pont entre les "Singspiels" (œuvre théâtrale jouée et chantée en allemand) mozartiens et les premiers opéras romantiques allemands. L'œuvre se distingue par une écriture orchestrale novatrice, une richesse symphonique qui crée l'atmosphère dramatique et révèle l'intériorité des personnages.
Pour pleinement savourer chaque vidéo, une fois celle-ci démarrée, se mettre en "Plein Ecran" en cliquant sur la petite icône située dans la partie inférieure droite de l'écran Ensuite et à tout instant, il sera possible de revenir à l'état initial en cliquant à nouveau sur cette même icône ! Cela, naturellement, en utilisant, au strict minimum, un casque audio de qualité !!! |
Nota Bene: Les informations/photos contenues dans cet article proviennent, pour l'essentiel, de sites Internet spécialisés (MET, Opera Online, Backtrack, ForumOpera, Ôlyrix) ainsi que de la "Mine d'or" YouTube. Sans oublier la véritable "Bible" en la matière que constitue le livre "Tout l'Opéra" de Gustave Kobbé.